Toutefois, par similitude physique, le terme est aussi employé pour désigner des canidés appartenant à d’autres genres comme le fennec (renard des sables), l’urocyon américain (renard gris), le cerdocyon (renard des savanes), l’otocyon (renard à oreilles de chauve-souris) ou encore le lycalopex (renard gris d’Argentine).
Au total, plus de 40 espèces réparties dans 15 genres différents sont appelées « renard ».
Toutes ces espèces de « renards » sont de proches cousins des loups, des chacals, des dholes, des coyotes, des lycaons et des chiens. Ils forment, ensemble, la grande famille des Canidés, apparue en Amérique du Nord, il y a 35 millions d’années.
Espèce commune s’il en est …
Le renard roux est présent un peu partout dans le monde et dans tous les milieux. Ses facultés d’adaptation paraissent illimitées et son esprit remarquablement aiguisé. Vulpes vulpes, le renard roux, est le mammifère carnivore sauvage dont l’aire de répartition mondiale est la plus étendue.
Il peut vivre dans une très grande variété de biomes différents, ce qui en fait un animal adapté à tous les milieux même si son territoire de prédilection semble être un mélange de forêts et de broussailles.
Son régime alimentaire d’omnivore opportuniste (rongeurs, lapins, insectes, poissons ou fruits) lui permet de s’adapter à tous les milieux… y compris nos villes. Où il est devenu grâce à son habileté, un auxiliaire précieux des services de dératisation !
Il a colonisé l’Amérique du Nord et du Sud, l’Afrique, l’Europe et l’Asie naturellement et a été introduit en Australie par l’Homme, où il est aujourd’hui considéré comme une espèce envahissante.
Aux comportements sociaux très variés.
Si le physique du renard se rapproche du chien, contrairement à ces derniers (et aux loups), les renards ne sont pas des animaux de meute. Hors période de reproduction, le renard est un animal solitaire. Qui peut néanmoins alterner des périodes de vie seul avec des périodes de vie en groupes sociaux lorsque les ressources alimentaires sont abondantes. Ils peuvent alors rester en couple plusieurs années, voire créer de petites sociétés avec un couple dominant comme chez les loups. Lorsque les conditions deviennent moins favorables, les groupes se disloquent et les individus retournent à une vie solitaire.
Un chasseur discret et opportuniste.
De petite taille (35 cm au garrot pour un poids variant de 3.5 à 7 kg), ce carnivore se dissimule sous une fourrure épaisse dont les tons varient du jaune beige au brun pour la tête et le corps tandis que la gorge, le dessous du ventre et l’extrémité de la queue tendent plutôt vers le blanc.
Le renard est digitigrade : c’est à dire qu’il repose pendant la marche ou la course sur ses doigts et non sur la plante du pied (comme l’Homme ou l’ours) ou sur un ongle (comme les ongulés : chevaux, bisons, cervidés, …).
Il partage cette caractéristique (la digitigradie) avec la majorité les caniformes et féliformes.
Cette adaptation majeure lui permet de se déplacer discrètement et rapidement quelque soit la nature du sol, renforçant ainsi ses capacités de chasseur.
Le renard a longtemps été considéré comme un animal plutôt nocturne ou tout du moins crépusculaire. Des études récentes tendent à montrer qu’il serait en réalité cathéméral : autant actif le jour que la nuit, selon le milieu dans lequel il évolue.
Comme beaucoup de félins (alors que c’est un canin), il voit très bien la nuit, on dit qu’il est nyctalope (grâce à des pupilles verticales, comme le chat !).
Sa tactique de chasse est aussi beaucoup plus proche de celle du chat que de celle des chiens ou des loups. Il chasse seul, traque sa proie sans un bruit, puis attend le moment opportun pour lui fondre dessus.
En plus d’avoir une ouïe très fine, le renard roux serait capable de détecter le champ magnétique terrestre (comme certains oiseaux et poissons lors de leurs migrations). Il utiliserait cette capacité pour repérer sa proie sous la neige. Après l’avoir localisée, il s’accroupit puis bondit à la verticale dans les airs avant de se laisser retomber, tête la première dans la neige, comme un nageur du haut d’un plongeoir. Cette technique de chasse propre au renard s’appelle le mulotage.
Comme beaucoup de carnivores, le renard marque son territoire au moyen de ses fèces (déjections) et communiquent avec ses congénères grâce à ses glandes odoriférantes (glandes anales, glande supra-caudale, glandes des commissures des lèvres) qui fournissent des informations sur son humeur ou ses attentes sexuelles !
Il communique également par des cris puissants et très variés. On en dénombre près de 40. Le plus souvent nocturnes, ces cris sont aussi audibles en journée, particulièrement en janvier et février, période des amours de l’espèce.
Un compagnon de chambrée à éviter. Animal discret mais curieux, ce carnivore n’hésite pas à pénétrer à la nuit tombée dans les lodges restés ouverts. Les bagages font alors l’objet d’une inspection attentive et gare aux chaussures mal rangées… Elles finiront dans le terrier ! Pensez à refermer votre entrée au moment du coucher.
Une vie de famille exemplaire.
En période de reproduction, la renarde et son compagnon forment un couple très soudé.
La période de reproduction démarre au début du mois de janvier et s’achève en février.
Après une gestation de 8 semaines environ, la renarde met bas de trois à sept petits, dans un terrier plus ou moins aménagé par ses soins. Il n’est pas rare que le renard exploite les talents de terrassier du blaireau, en s’installant dans les parties hautes du terrier d’un de ces mustélidés.
Nés aveugles, les petits ouvriront leurs yeux 10 jours après leur naissance. Ils resteront dans le terrier pendant 2 à 3 semaines et n’en sortiront qu’aux beaux jours pour jouer pendant que la mère chasse. Ils sont alors d’une couleur grisâtre et ont un abdomen rebondi, un crane globuleux, un nez et des oreilles courtes.
La mère revient les allaiter régulièrement puis, leur âge avançant, leur apporte, comme le père, de petites proies. Bientôt ils commenceront à suivre leurs parents dans leurs déplacements et apprendront le dur métier de prédateur.
Les renardeaux vivront sous la protection de leurs parents jusqu’à l’âge de sept mois, puis acquerront leur indépendance. Tout en poursuivant leur apprentissage au besoin en jouant avec d’autres espèces (chiens domestiques, chats sauvages, blaireaux, humains, corbeaux, pies), comme l’ont observé des biologiste anglais.
La renarde protège ses petits avec une loyauté et un amour déroutant : en Angleterre, encore, un renardeau a été pris dans un piège posé par des chasseurs. Il est resté bloqué durant deux semaines, mais a survécu grâce à sa mère qui venait quotidiennement lui apporter de la nourriture !
Enfin, lorsqu’ils vivent en société (plusieurs familles ensemble), des « nourrices » s’occupent d’élever les renardeaux du groupe. Les nourrices peuvent être des mâles comme des femelles et le statut des individus du groupe peut changer au cours du temps.
Le renard roux est un carnivore mais son régime alimentaire est plutôt celui d’un omnivore. Son alimentation est très variée et varie selon les saisons. L’hiver, lorsque la ressource se fait rare, le renard roux peut devenir nécrophage, consommant les restes de carcasses qu’il trouve lors de ses quêtes.
Au printemps et en été, il chasse les petits mammifères avec une préférence pour les léporidés (lapins et lièvres), les petits rongeurs ou encore des oiseaux (passeriformes, galliformes, gibier d’eau). Il n’est pas rare de l’observer sur la Réserve en train de chasser les sauterelles et coléoptères. En automne, il ne dédaigne pas les champignons ou les fruits des bois (framboises, mûres et myrtilles). Quand on vous dit que c’est un omnivore !
Cette adaptation remarquable est sans aucun doute une explication à sa très grande aire de répartition.