La biodiversité comme moteur d’adaptation au changement climatiqueQuelle définition donnerons-nous ensemble à ce mot ?
22 juin 2023

Quelle définition donnerons-nous ensemble à ce mot ?

Il en est une, empruntée à Jacques WEBER, célèbre anthropologue et économiste que je citerai : « La biodiversité ne réside pas dans un ensemble ou un nombre d’espèces, mais dans la dynamique des interactions entre les organismes dans des milieux en perpétuel changement » (J. Weber, 2010).

Cet état de déséquilibre permanent dans des milieux en perpétuel changement; aboutit à deux cinétiques possibles (P. H. Gouyon, 2011) :

– soit une cinétique positive dans laquelle les perturbations créent des fluctuations mais qui a toujours tendance à favoriser une richesse importante et à compenser les pertes ;

– soit une cinétique négative dans laquelle le système se dirige progressivement vers sa perte parce que les extinctions sont structurellement supérieures aux émergences. Dans ce dernier cas, les fluctuations naturelles peuvent hâter ou retarder le résultat, mais celui-ci est de toute façon déterminé. C’est sur cette cinetique que nous sommes pour le moment engagés.

Pour nous diriger vers un monde viable, la question essentielle est donc : est-il envisageable de concevoir un monde où les activités humaines et la création de richesses soient issues de la maintenance ou de l’amélioration du potentiel naturel ? Condition indispensable à une cinétique positive des mécanismes vivants, produisant de la biodiversité et sauvegardant durablement son potentiel adaptatif.

L’Ecologie ne peut pas être punitive comme il est de bon ton de le répéter. L’Ecologie est la science de la vie.Les sociétés humaines doivent affronter depuis leur apparition un double défi : celui de dépendre intégralement des ressources naturelles et celui d’appartenir à des écosystèmes qui fournissent les services écosystémiques indispensables à leur bien-être. Malgré cette double dépendance, nos sociétés, en particulier celles dites industrielles, se sont développées à partir de la fin du 19 eme siècle comme si elles n’appartenaient plus à ces systèmes naturels, en y puisant leurs ressources mais en ignorant largement leurs fonctionnements.

La modernité nous oblige à revoir ce positionnement et à nous réinscrire dans ces processus résultant de 4 milliards d’année d’évolution.

En 2005, les chercheurs du monde entier ont identifiés les services rendus par la Nature dont nous sommes dépendants. En fait, il n’existe aucun besoin humain qui ne provienne des écosystèmes : Eau, air, alimentation, santé (70% des médicaments extraits de plantes « sauvages ») sols, forêts…

Si dans le cas de la biodiversité domestique, animale et végétale, on connaît bien les tenants et aboutissants des choix qui s’offrent à nous, il en va tout autrement de la biodiversité sauvage; à laquelle nous sommes INDEFECTIBLEMENT LIES mais dont nous ignorons largement les tissus d’interrelations entre les espèces, pourtant à l’origine du bon fonctionnement et de l’adaptation permanente des ecosystemes.

Or le bien-être de l’humanité dépend directement de la résilience et du bon fonctionnement de ces écosystemes, ainsi que de la qualité et de la quantité des biens et services naturels qui en résultent. C’est pourquoi il est grand temps de nous occuper sérieusement des trajectoires et de l’état de santé de notre patrimoine naturel.

 

Patrice LONGOUR

Directeur de La Réserve des Monts d’Azur


D'autres articles passionnantsDécouvrez la réserve

28 Sep 2023

L’Émerveillement du Brame du Cerf à La Réserve

Chaque année, à la lisière de l’été et au commencement de l’automne, La Réserve des Monts d’Azur, joyau de la région pittoresque de Provence- Alpes-Côte d’Azur, devient le théâtre naturel d’un moment grandiose. Nous parlons du brame du cerf, un événement captivant qui séduit des amoureux de la Nature du monde entier.

Aller voir
26 Sep 2023

Les Animaux de La 8Sandrine Arcizet et Elodie Ageron partent dans le parc régional des Préalpes d'Azur. Dans la réserve naturelle des monts d'Azur cohabitent bisons, cerfs, sangliers et chevaux de Przewalski. Elodie découvre les martinets. Enfin, Sandrine et Élodie en apprennent plus sur les fourmis.

Sandrine Arcizet et Elodie Ageron partent dans le parc régional des Préalpes d’Azur. Dans la réserve naturelle des monts d’Azur cohabitent bisons, cerfs, sangliers et chevaux de Przewalski. Elodie découvre les martinets. Enfin, Sandrine et Élodie en apprennent plus sur les fourmis.

Aller voir