Et si le bien-être de l’Humanité dépendait aussi du maintien de la biodiversité sauvage ?Le bien-être de l'humanité dépend directement de la résilience et du bon fonctionnement des écosystèmes
07 mars 2023

Il peut paraitre étrange, qu’après des millénaires de domestication de la Nature – animaux, végétaux, micro-organismes…, l’Humanité en soit à se poser la question du Réensauvagement.

Pourtant, le constat est simple : si dans le cas de la biodiversité domestique, animale et végétale, on connaît bien les tenants et aboutissants des choix qui s’offrent à nous, il en va tout autrement de la « biodiversité sauvage ».

Le bien-être de l’humanité dépend directement de la résilience et du bon fonctionnement des écosystèmes, ainsi que de la qualité et de la quantité des biens et services naturels qui en résultent. Le maintien de la biodiversité est nécessaire pour assurer ce bon fonctionnement. Or, le tissu d’interrelations multiples entre les espèces, à l’origine du fonctionnement et de l’adaptation permanente des écosystèmes, nous est et nous restera encore longtemps inconnu. C’est pourquoi, il est grand temps de nous occuper sérieusement des trajectoires et de l’état de « santé » de nos écosystèmes.

En dressant un état alarmant de l’exploitation ces derniers, le MEA a conclu dès 2005 qu’il fallait stopper les « pertes nettes de biodiversité » . La biodiversité sauvage a le plus grand mal à survivre dans les conditions économiques et les usages actuels des territoires. Face aux dommages causés aux espaces naturels, à la fragmentation des paysages, à la crise d’extinction des espèces et à l’apparition d’espèces invasives, il nous faut investir non seulement dans la conservation d’aires représentatives des principaux écosystèmes de notre pays, dans leur connectivité mais également dans leur restauration et leur réhabilitation tant ils sont généralement endommagés.

De nombreuses organisations internationales (MEA, UICN, PNUE, Banque mondiale, UE…) accordent une place très importante à la restauration écologique et à la restauration du capital naturel comme éléments de réponse aux coûts socio-économiques énormes que représentent la dégradation des écosystèmes, les perturbations climatiques d’origine humaine et la perte de biodiversité. Les menaces qui pèsent sur la biodiversité sont essentiellement économiques. Nous vivons dans un monde dans lequel la création de richesse repose essentiellement sur l’érosion du capital naturel. Et notre instrument de mesure de la richesse considère comme telle la destruction de la nature : elle accroît le PIB! Il est hors de question de nous diriger dans un monde viable en poursuivant dans cette direction.

Aujourd’hui, les agents économiques n’ont pas intérêt à maintenir les services écologiques ni à économiser les ressources énergétiques ou à préserver les ressources naturelles, renouvelables ou non. Car rien ne les incite à comprendre le rôle de ces services, ni à les entretenir en raison de leur gratuité. L’artificialisation de l’espace en fournit un exemple inquiétant. L’évolution de l’occupation des sols montre une perte des espaces naturels et ruraux continue depuis 1990 au profit des surfaces bâties, d’espaces verts artificialisés et d’équipements industriels.

En France, entre 2000 et 2006, 82 000 hectares supplémentaires ont été artificialisés. Ils occupent plus de 7% du territoire ! Cet accroissement se fait à 90% aux dépens de terres agricoles, et pour plus d’un tiers des surfaces agricoles perdues, il s’agit des sols aux meilleures potentialités agronomiques. Cependant, dans les zones à forte déprise agricole, on assiste au retour du Sauvage, d’abord végétal puis animal. Plus économe en ressources naturelles (sols, eau…), la faune sauvage parait être une solution innovante pour redynamiser les espaces abandonnés par l’Homme et favoriser leur adaptation aux changements climatiques.

La vallée de Thorenc (Alpes-Maritimes) et celle du Mas en sont des exemples. Les montagnes occupées au début du 20ème siècle par des cultures en restanques, désertées par les herbivores sauvages sont maintenant couvertes de forêts fréquentées par une faune diversifiée parmi laquelle nombre de grands herbivores (mouflons, chamois, cerfs, chevreuils, sangliers).

La Réserve des Monts d’Azur occupe le cœur de cette vallée. Elle abrite, en plus de la faune autochtone, le bison d’Europe, le cheval de Przewalski et l’élan. Et l’impact de cette guilde d’herbivores sur les dynamiques végétales est suivi avec attention par les étudiants et scientifiques intéressés par le maintien du potentiel naturel des écosystèmes.

 

DV Patrice Longour


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