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Rubicapra rubucapra
Les Bovidés

Classe :

Mammifères

Ordre :

Artiodactyles

Famille :

Bovidés

Sous famille :

Caprinés

Taille :

hauteur de 80 cm en moyenne

Poids :

variant de 30 kg pour les femelles à 45 kg pour les mâles

Un athlète montagnard

Animal montagnard emblématique, le chamois présente des effectifs importants dans les Alpes françaises, où on dénombre environ 50 000 individus. Les parcs nationaux alpins abritent 60% des effectifs nationaux (15 000 dans les Écrins, 8 000 dans le Mercantour et 6 000 dans la Vanoise). Dans les Pyrénées, le chamois, plus petit, s’appelle « l’Isard » (Rupicapra rupicapra pyrenaica). On peut aussi en observer dans le Cantal ou dans les Vosges où ils ont été réintroduits après une disparition au début du XXème siècle.
Les populations de chamois sont plus importantes en cœur de Parc national qu’en aire d’adhésion où la chasse est autorisée mais soumise à un plan de chasse.
84% des chamois du Parc national de la Vanoise se trouvent en zone cœur (source : www.parcsnationaux.fr).
Sur la Réserve, la population installée sur le Col de Bleine s’est malheureusement considérablement réduite depuis 2010. Probablement sous l’effet d’une pression de chasse trop importante qui nous a contraints, en 2014, à aménager des zones de tranquillité afin de favoriser le retour de ce bel animal ongulé.

Le chamois affectionne les zones boisées escarpées mais gagne le pied des versants sud lorsque la neige recouvre les hauteurs car le chamois n’est pas, comme on le dit souvent, un animal exclusivement montagnard !

Le saviez-vous ?
Le chamois est capable de monter 1000 mètres de dénivelé en un quart d’heure (et encore plus rapide en descente) ! Sachant qu’un sportif de haut niveau grimpe le même dénivelé en près une heure ! Ceci s’explique par la présence d’un cœur disproportionné qui assure un débit deux fois plus important que chez l’homme.

 

Une vie sociale intense

Le chamois est un animal grégaire vivant en hardes matriarcales. Les mâles adultes peuvent rester dans ces hardes alors que d’autres vont s’isoler. Ces hardes développent des comportements sociaux tres intéressants à étudier, les éléments moteurs étant plutôt de jeunes femelles.

Le rut du chamois débute fin octobre et se prolonge jusqu’au début du mois de décembre. Les mâles rejoignent alors les femelles et se livrent à des « joutes », le plus souvent visuelles. Chaque adversaire cherchant à impressionner l’autre par un ensemble de postures menaçantes ! Après avoir écarté ses rivaux, un des mâles regroupe les femelles sur un territoire restreint qu’il surveille d’un point haut. Quand une femelle lui semble réceptive, il s’approche d’elle, la tête haute en piaffant des antérieurs. Cette dernière semble d’abord paralysée et s’immobilise. Souvent, pour mieux s’éclipser au dernier moment, un dernier pied de nez avant d’accepter l’accouplement !

Sinon, le chamois est plutôt un grand timide. Même s’il est capable d’une cohabitation pacifique avec les autres herbivores, il préfère rejoindre des territoires délaissés par les autres espèces.

Hormis l’Homme et les maladies, ces principaux prédateurs sont les aigles, les loups et les lynx. Même si sa vitesse à la course et son milieu de vie en font une proie difficile à attraper.

 

Les naissances en mai ou juin

La gestation dure 5 mois et demi et l’espérance de vie à l’état sauvage est comprise entre 15 et 20 ans.

Les femelles accouchent, en mai ou en juin, d’un petit, rarement de deux. Les cabris, d’un poids de 2,5 kg, sont capables, une semaine après leur naissance, de suivre leur mère, même sur les reliefs abrupts.

Le chevreau est allaité pendant 4 à 5 mois mais commence à diversifier son alimentation dès la troisième semaine, broutant l’herbe et léchant les cailloux (pour les sels minéraux). Il vivra avec la harde, au moins, jusqu’à l’âge de 1 an. Plus exactement jusqu’ à ce qu’il soit rejeté par sa mère lorsque celle-ci mettra bas au printemps suivant
A un an, les jeunes revêtiront une robe rousse et seront nommés éterle pour les jeunes femelles et éterlou pour les jeunes mâles.

La mortalité n’affecte pas de la même façon toutes les classes d’âge et de sexe. Les taux de survie sont de l’ordre de 50 à 60 % pour les individus de moins de 1 an, de 60 à 80 % pour ceux âgés de 1 à 2 ans et près de 95 % après 2 ans. La survie est d’ailleurs plus forte chez les femelles que chez les mâles. Les deux facteurs les plus importants liés à la survie des chamois sont les conditions climatiques hivernales (durée d’enneigement) et la prédation.

Le saviez-vous ?
Les soins parentaux sont, en zoologie, tous les comportements d’éducation, de protection et d’alimentation des petits. Chez les mammifères, ce sont les femelles qui pratiquent les soins parentaux dans 95 % des espèces connues (« The Evolution of Parental Care » T. H. Clutton-Brock, 1991), et aucun mammifère connu ne pratiquent des soins coparentaux, pourtant très répandus chez les oiseaux !

 

L’histoire évolutive du Chamois

Au cours du XIXème et du XXème, partout en Europe, l’Homme urbanise de plus en plus de territoires, occupe toujours plus d’espaces sauvages et détruit malheureusement beaucoup d’habitats naturels.

Initialement présent dans les forêts mixtes ou de conifères de basse altitude, le chamois a lentement migré vers les zones de haute altitude où il n’était plus concurrencé par les espèces de prairies, elles-mêmes repoussées par l’homme dans ces mêmes forêts.

Le chamois a dû s’adapter aux parois et escarpements rocheux où il est aujourd’hui présent.
En été, on le retrouve au-dessus de la limite des arbres, dans les étages alpin et subalpin. En hiver, il descend dans les étages montagnards, voire dans certaines montagnes européennes, dans l’étage collinéen.